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Le
Mont-Blanc

selon Sergio

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Photo réalisée par Jérôme Bailly et Nelly Lariviere

 

 

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      Il trône au milieu des neiges éternelles et, malgré toutes nos modernes pollutions, c'est toujours le symbole de la pureté. C'est aussi, la fenêtre vers l'espace, le ciel étoilé, que l'on contemple facilement se levant et quittant le refuge en milieu de nuit.
      Le relief de séracs et de neige éclairé par la lune devient facilement fantasmagorique et les quelques arêtes rocheuses rencontrées semblent bien menaçantes. Les premiers rayons du soleil viennent balayer ce tableau digne d'une autre planète et, en peu de temps c'est un enchantement comme un conte merveilleux, où le ciel et les nuages reflètent leurs couleurs sur la neige, tout scintille comme par magie!
      La différence très forte de température entre la nuit et le jour, le vent violent, la tempête, possible et soudaine forcent le respect. Le guide devient d'un coup, un peu comme le capitaine du bateau; sa gentillesse est un vrai bonheur, mais sa fatigue momentanée, tout comme la notre - et c'est souvent la notre! peut devenir un vrai calvaire; comme une dent que l'on n'aurait pas soignée avant le départ: voyez-vous ce que je veux dire?
      
      Le grimpeur lui, plus il monte en altitude a le souffle court, son coeur travaille plus, la fatigue s'installe. Là-haut, chaque geste devient important, d'une importance peu commune puisque cela devient de la survie. Soixante-dix pour cent des gens qui grimpent au Mont-blanc le subissent.
      L'entraînement est primordial, l'équipement indispensable. Indispensable aussi, le boire et le manger. Boire avant d'avoir soif, pour prévenir la fatigue. Pour manger, c'est pareil et, même si la fatigue nous coupe l'appétit, il faut manger quand même. A éviter, l'alcool et surtout les aliments qui ont gelé, banane, pomme, orange, qui risquent de vous "coller" une "grippe intestinale".

      C'est la course la plus longue du Massif Alpin, aux trois-quarts sur glacier; la corde est obligatoire; partir seul est téméraire, les crevasses s'ouvrent n'importe où et n'importe quand. Dans cette longue ascension où la fatigue prend toujours le dessus, la cordée trouve sa juste valeur.
      La personne qui conduit la cordée, un guide de préférence, doit être capable d'assumer son compagnon en toute occasion. Il doit pouvoir le sortir d'une crevasse par exemple ce qui nécessite du matériel et de l'expérience, surtout en altitude! Il doit connaître les gestes des premiers secours et posséder la trousse de secours la plus efficace possible. Le téléphone et la radio c'est bien, mais des habits chauds, une pelle téléscopique, une bonne couverture de survie, du gaz pour boire chaud, tout cela peut sauver une cordée prise dans la tempête et devenue inaccessible à d'éventuels secours. Il est sage, avant de partir, de prévenir amis et famille, de son itinéraire.

      Ce que pour moi représente le Mont-blanc? L'inaccessible d'abord, car peu de gens finalement peuvent y monter, et ceux qui y montent ne s'éternisent pas là-haut. La majesté de ces paysages de contrastes, d'une beauté presque violente, où les neiges glaciales rivalisent avec un bleu du ciel toujours plus profond à mesure que l'on monte, est comme un paradis. C'est, à mes yeux, balancé par le rythme de la marche, comme une méditation forcée, qui réussit à certains mais pas à tous. Le Mont-Blanc symbolise une façon fort simple de s'intérioriser, s'ouvrir à la beauté, de s'épanouir dans l'effort. On peut être euphorique au sommet; aussi joyeux et calme, comme purifié, et penser bien justement que l'on n'est qu'à mi-course!

                                          
                                            Le mot de la fin? "C'est pas l'altitude; c'est l'attitude!"
 


Serge Bladet, dit Sergio, septembre 2001 

 

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