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      Vendredi 18 juillet 2003, cela commence par l'envie dévorante d'aller en un point précis de la montagne... Pour cette occasion, j'ivite Jean-Paul B, grimpeur confirmé, rencontré au travail. Direction le train du Montenvert puis nous rejoignons mon bivouac pré-installé vers 2700 m.Tôt le matin nous sommes déjà en marche pour le fameux petit refuge bivouac des Périades 3432 m. Litéralement poussé en avant par ma passion, je grimpe en tête dans le couloir Puiseux. Appliqué à trouver le meilleur passage, je réalise qu'à moitié l'état pitoyable des lieux. Sept heures de grimpe les sacs un peu trop lourds comme d'habitude. Nous arrivons comme asphixiés, la gorge sèche, pas de neige; le sommet du col est un jeu de carte de pierres en équilibre instable. Cela nous confirme la forte sécheresse de cet été. Côté glacier du Mont Mallet la vision est plutôt sinistre; bel éboulement du côté Nord ce qui déstabilise encore plus le côté Sud. Avec une franche satisfaction nous nous décordons à la cabanne et trouvons, merci les grimpeurs! quelques litres d'eau à l'intérieur, (à refaire!). A la vision du glacier mes espérances sont vite déçues, les crevasses ne sont pas énormes; elles sont gigantesques. Sécurité = un but! La journée est magnifique pourtant et Jean-Paul la continue par une énorme sieste. Je boue intérieurement de ces mauvaises fortunes et ... je suis le mouvement... Après ce repos bien mérité nous aménageons la descente sur la brêche inférieur des Périades par l'arête, itinéraire soutenu que j'affectionne tout particulièrement. Là, nous faisons un bon stock de neige et le remontons au refuge. Le ciel est limpide, le couché de soleil sur les aiguilles de Chamonix est légendaire. J'avais réparé ce bivouac avec Armand Comte et deux autres amis, montant en skis de randonnée; nous y passons une nuit magnifiquement sereine et confortable. Au matin, il me faut rattraper le coup, mon compagnon veut voir un four, s'informer et peut-être glaner quelques cristaux. Il y a dix ans (déjà) nous avions découvert avec Dominique un model du genre (voir mon premier article 1993). La grosse plaque de quartz fumés 80 kg environ brille au soleil comme un médaillon et l'accès est facile. Bientôt, j'entends des éclats de voix et la joie évidente de Jean-Paul qui trouve! Nous avions tellement remué le secteur. Surpris, je sors même quelques jolis petits "groupes" du fond du rocher. Mais nous sommes à la montre et nous le savons, à 12 heure "on plie les guaules!" L'enthousiasme de la cordée et la journée magnifique nous donne comme des ailes remontant à la tente de bois pour un bon repas avec moult tisanes pour s'hydrater et bien du lard. C'est reparti, le sac pesant et la corde en prime mes premiers pas sur l'arête sont approximatifs. Je suis bien content de la bonne expérience technique de Jean-Paul car nous nous voyons obligéde tirer dix rappels dans le couloir décidement en horrible condition, amas informe de pierres et de sable. Au dernier relais, alors que nous nous réfugions sous un bloc, un gros pavé vient s'éclater au dessus de nos tête avec un bruit de mortier! Les débris claquent sur nos casques; c'est la guerre! Le dernier rappel est le plus exposé. Je décide d'y aller le premier et, dans cette partie à découvert, la fatigue aidant, je suis à la panique. Jean-Paul me rejoint enfin, la tension est à son maximum. Après une longue descente sur le glacier nous arrivons à la tente moulus! Au matin, c'est la pluie qui nous réveille tambourinant sur la toile. Comme souvent en Montagne le temps à radicalement changé. Dans une semie-tempête nous posons quatre lourdes pierres sur les piquets de ma (Lafuma lodge) nous l'entourons d'un mur de neige et filons. Arrivé à Chamonix, c'est le déluge, nous sirotons une bonne bière avec joie mais, je suis mal à l'aise. Je sais bien, encore une fois que ma passion nous a conduit à nous exposer; c'est le sujet de mon exposé.

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    PS: Quinze jours après Dominique était dans le secteur. La partie somminale du Couloir Puiseux s'est décrochée laminant le côté droit du couloir; un éboulement monstrueux.
Cet été 2003 "Le Mont-Blanc a perdu sa peau" Parole de guide.

Sergio - été 2003

 

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