Il était une fois ma Vallée Blanche
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J’ai fait du tandemski la 1er fois à Combloux avec
Anne et je redécouvre émerveillée les sensations du ski. Un an plus tard je
fais ma 2eme sortie en tandemski, nous sommes en janvier 2006 c’est Monique qui
est ma Pilote. Nous sommes sur le télésiège à Combloux et Monique me dis :
« Tu sais que tu peux faire la Vallée Blanche ? Elle regarde Francky, qui
est à mes cotés comme toujours, et elle lui dit qu’il peut devenir pilote.
Mon PILOTE, le chalenge est lancé et l’idée de faire la VALLEE BLANCHE ne me
quittera plus. Pour concrétiser tout cela j’entends parler de Doumé (Dominique
Desbenoit).
La Vallée Blanche en tandemski, je ne sais pas si c’est réalisable pour moi,
mais je repense aux paroles de Francky il y a pas mal d’années (il n’a fait
qu’une fois la Vallée Blanche en ski avec un ami François qui se joindra
d’ailleurs à nous pour notre descente), à l’époque j’avais confié à Francky la
mission de me ramener plein de photos pour que je puisse découvrir à travers
lui cet endroit dont j’avais si souvent entendu des merveilles et aussi des
craintes… Il m’avait ramené mes photos mais était aussi revenu avec l’idée
têtue, lui qui vient du plat pays du Pas de Calais et qui n’a pas vraiment le
pied montagnard, qu’un jour il me descendrait sur un traîneau. Il était
persuadé que cela était possible et n’en démordait pas… Je ne sais pas comment,
mais nous le ferions… Je lui tenais tête en lui disant : « Mais même si
tu arriverais à fabriquer un traîneau, c’est de la haute montagne, c’est dangereux,
il faut passer l’arête… il faut des guides… « Tout d’un coup ça fait
drôle dans ma tête, je repense à ses paroles et je me rends compte que des
années plus tard, il avait bien raison et que les rêves les plus fous peuvent
devenir réalité.
La Vallée Blanche pour moi c’est un symbole, mon Papa a
travaillé une grande partie de sa vie à l’Aiguille du Midi, mes deux frères
sont guides de haute montagne et anciens skieurs de l’équipe de France, je suis
obligée d’aller voir cette grande Dame qui est la Vallée Blanche sur laquelle
j’ai entendu tant de récits. Ma santé ne va vraiment pas bien, je passe des
mois sans marcher mais je parle de ce projet pendant une longue année à mes frères.
Je vois bien que dans leurs yeux c’est : Ba ! cela lui passera et
puis elle est trop malade, comment faire… Je pense sincèrement que j’ai du a
cette époque « souler « tout le monde, même ma Maman qui elle n’était pas
très étonnée, par contre je n’avais rien di à mon Papa (peur de lui faire peur,
j’attendais d’être certaine de la faire). Malgré ma santé vraiment pas top et
la dose maxi de cortisone (c’est vrai que cela fait remuer des
montagnes !), j’explique à ma famille que je veux faire la Vallée Blanche,
mais je veux la faire avec mes deux
frères Franco et Serge, Francky, mes
belles-sœurs (Carol, la femme de Franco ne pourra pas venir, elle se fait mal
en ski juste avant), mes neveux : Anthony et Andy et ma nièce : Annie.
Mes neveux eux sont évidement en ski, ce sont des futurs champions aussi, mais
Annie, elle est là. J’ai négocié avec sa Maman pendant un petit moment car
Casey ne se décidait pas (Maman à l’éducation exemplaire) à faire louper une
journée d’école à Annie et pensait qu’Annie qui était encore petite allait
demander trop d’attention et qu’il faudra plutôt s’occuper de moi. Cela à été pas
mal de discutions, mais je voulais absolument qu’Annie vienne avec moi. Ce
moment là était si unique pour moi qu’il fallait qu’elle soit là, ce n’était
pas possible autrement, je ne referai sans doute jamais la Vallée Blanche… et
Casey a compris combien c’était important que je puisse partager cette journée
aussi avec Annie.
Mes frères sont d’accord, tout le monde sera là. Serge me dit :
« Tu organises et me voilà timidement téléphoner à Doumé : « Je
suis la sœur de Franco et Serge Obert « (car Larivière personne connaît
ici !!!). Doumé a une voix rassurante et tout s’emballe, s’enchaîne… Serge
et Franco vont prendre contact avec lui pour choisir un jour et me voilà
quelques jours avant la fameuse descente dire : « Tu sais Papa je
vais faire la Vallée Blanche en tandemski avec toute la famille et là !
Surprise ! Il est ravi, même pas étonné !, il me pose quelques
questions, me prévient qu’il faut toujours faire attention même si aujourd’hui
beaucoup de personne font la Vallée Blanche, cela restera toujours un milieu
quelque part hostile et dangereux, il ne
faut pas l’oublier et surtout partir de bonne heure… J’y vais…
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Lundi 2 Avril 2007
Le temps est incertain mais Messieurs les guides décident que
nous prenions la benne sans trop s’attarder au cas où le mauvais temps nous
rattraperait.
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Nous voilà parti au sommet de l’Aiguille du Midi 3842 m avec mon
Frère Serge et sa fille Annie.
Et oui, elle est là !
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Petite photo avec Francky, Casey et François (un ami d’enfance)
sur la passerelle qui nous mène aux tunnels du piton central où nous allons
accéder au tunnel creusé dans la neige qui va nous conduire à la sortie vers
l’arête de la Vallée Blanche.
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Et oui, je sais ! J’ai des joues de marmotte qui va
hiberner ! Mais c’est la cortisone qui me donne bonne mine !!!
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Et voici Miss Annie qui vient nous rejoindre.
Bon, faudrait pas faire long car elle est bien haute la passerelle et je ne
sais toujours pas ce qui m’attends !
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Mais, il me semble que je suis déjà venu sur cette passerelle, il ya
très longtemps avec ma Maman et mon Papa travaillait à la construire justement
(l’agrandir plus précisément). Il me faut des barrières aujourd’hui sinon je
n’irai pas dessus. Nous avions un sacré courage à l’époque de marcher
sur ces planches. Mais nous savions qui l’avaient construite.
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Depuis la passerelle nous apercevons l’arête
que nous allons descendre, il y en a une deuxième plus à droite, plus direct. Nous,
nous allons prendre celle-ci, plus paisible à descendre car moins abrupte et en
forme de « V » mais par contre le vide est bien là ! C’est
l’arête de gauche mais peut-être aussi la plus impressionnante, celle où l’on
voit Chamonix de près !
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Doumé me prépare mon « traîneau ». Il fait tout pour
m’installer le mieux possible.
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Comme un coq en pâte !
Je souris mais je ne suis pas trop rassurée, j’ai le vertige sur un pont, donc
là ça va donner ! Quand j’étais petite mon Papa n’arrivait pas à me faire
approcher de la barrière sur la terrasse de l’Aiguille du Midi. Même Serge est sérieux !
Lui qui dit toujours des blagues !
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Petite cosmonaute Annie, du haut de ces 12 ans c’est une grande,
elle a déjà fait plusieurs fois la Vallée Blanche. Mais je la trouve marrante
et rassurante toute petite au milieu de ce tunnel de neige. Nous percevons la
lumière qui nous arrive de l’extérieur où nous allons nous diriger.
Je suis venu jusque dans ce tunnel de neige petite avec mes parents,
mon Papa, toujours lui, m’avait empêché, assez strictement pour que je m’en
souvienne, d’aller voir à cette époque le bout du tunnel. Il m’avait expliqué
qu’à partir de là tout pouvait arriver et évidement il était hors de question
que je m’aventure jusqu’au bout de ce tunnel et sa main m’avait retenu assez
fortement pour m’enlever la curiosité jusqu’à aujourd’hui.
Mais aujourd’hui j’ai son accord, il m’accompagne par la pensée
depuis la maison.
Là-bas vers la lumière c’est le mystère pour moi ?
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Oups ! C’est parti ! Doumé a mis ses jolis gants
jaunes, c’est bon ! J’ai vérifié sur la photo je suis bien accrochée avec
la corde « la ligne de vie » quelle belle dénomination pour une
corde ! Mais nous allons vite comprendre le sens et l’importance de cette
ligne de vie. Il y a Doumé, la corde et moi. Je ne sais pas encore qui va faire
quoi ? Je suis le mouvement, de toute manière je ne peux pas faire autrement. Allons-y ! Qui passe
en premier ? Ah et bien, c’est moi ! Et bien, pourquoi pas ! Vous me suivez
alors ? Et Francky il est où ?
Doumé me parle et rien que sa voix me rassure, il me pousse vers la lumière et
nous voilà sur le début de l’arête.
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1er obstacle et pas des moindres : Le piquet
dans l’angle, le passage n’est pas assez large pour prendre le virage. Deux
ouvriers de l’Aiguille viennent aider. Serge me retient avec une corde en plus
derrière, il m’assure. Ils me mettent presque à la verticale et la corde qui
fait barrage au vide m’arrive à la hauteur des genoux, j’ai la tête penchée vers Chamonix. C’est bon,
je n’ai plus le vertige ! J’ai
juste 1800m de vide qui me sépare de chez moi. Le passage est difficile à cause
du piquet qui gène la manœuvre, la pointe du tandemski tape dans le bas du
piquet pour forcer le passage et là, je pense à mon Père qui a travaillé ici et
je me dis : Ils sont supers les ouvriers de l’Aiguille du Midi, le piquet
c’est sûr, ils ont du bien le planter, il ne peut pas partir car sinon on va vraiment
y être mal. Je vois un des ouvriers qui passe de l’autre coté de la corde (côté
vide) et là j’ai peur pour lui, je me dis et si il glisse, tout ça juste pour
que je puisse passer l’arête, pourvu qu’il ne lui arrive rien, je lui dis de
faire attention, mais il doit rigoler, il a le pied montagnard lui. Doumé dit
les consignes, Serge me retient toujours à l’arrière.
Ce sont ces moments impressionnants qu’avec le recul nous
aimerions avoir en photo mais c’est à ces moments, en fait, que nous ne prenons
pas de photos. Les photos qui manqueront le long de cette histoire, elles sont
imprimées à jamais dans notre mémoire, ce sont des moments si intenses que
l’idée de faire une photo n’effleure même pas l’esprit. Tout n’est qu’émotions
et sensations, se mêlant d’un sentiment étrange de vulnérabilité, la sensation
que maintenant nous n’avons plus toute notre vie en main. Nous allons commencer
à toucher à l’incertain, peut-être cette nature nous ramène au plus profond de
nous-même.
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Du coup, je me dis que je ferai bien de profiter de la vue car Chamonix
vu de 1800m de haut c’est magnifique et je n’ai plus peur, plus de vertige, j’ouvre
grands mes yeux et je regarde partout, je profite de l’instant grandiose
entourée des personnes que j’aime et des personnes qui nous aident, je ne peux
rien louper, il faut que je regarde tout, partout… tout ça pour moi, je suis
vraiment gâtée !
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Nous descendons l’arête tout
doucement… et je fais un coucou par la pensée à ma Maman : Luigia et mon
Papa : Silvio, ils sont juste en bas dans la vallée face à l’Aiguille du
Midi, ils pensent à moi et moi je pourrai géographiquement les voir si je
n’étais pas à une telle altitude.
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Derrière nous l’Aiguille du Midi s’éloigne sur la pointe des pieds…
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Je suis bien entourée, deux guides pour moi toute seule et
l’employé de l’Aiguille qui nous aide toujours ! Ah ! Serge a le
sourire qui arrive tout doucement… c’est bon signe !
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Mais il est où mon 3eme Guide. Ha ! Là-haut je le vois, mon
frère Franco nous prend en photo et assure le reste de la famille.
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Petite pause, le plus difficile de l’arête est passé, nous
pouvons souffler et admirer le paysage.
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Les voilà ! La suite de l’équipage est là,
même pas peur !
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Quelques petits réglages au cas où nous disparaissions dans une
crevasse, vaut mieux prendre toutes les précautions ! Là c’est une
histoire de Guides.
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Une belle photo de famille inimaginable: Les
deux frères et la petite sœur au départ de la Vallée Blanche avec Doumé. Elle
est bien jolie cette photo !
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Il y avait un photographe
professionnel à cet endroit, il nous avait pris en photo tous ensemble, j’ai
voulu refaire une photo souvenir avec toute la famille et les photos ont
disparu chez le photographe, envolées, donc pas de photo avec tout le monde,
mais ce n’est pas grave c’est Franco notre photographe et Serge notre caméraman,
ce n’était pas une histoire de famille au départ ?
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Jolie photo de Casey et Annie avec en fond la Dent du Géant, nom
du glacier sur lequel nous allons commencer la Vallée Blanche… Casey et Annie, nos
« starlettes », nos deux étoiles des neiges.
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Nous apercevrions presque le bivouac des Périades qui se trouve
au pied de la Dent du Géant à 3470m. Mais c’est trop loin pour nous, c’est un
rendez-vous d’alpinistes ce petit abri de bois.
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Un dernier regard vers l’Aiguille du Midi, la passerelle,
l’arête, tout nous est familier maintenant, et de ce côté c’est bien joli
aussi.
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L’Aiguille la plus haute de
Chamonix doit sont nom à sa situation, vu depuis le centre-ville le soleil
passe à son sommet aux alentours de 12 heures :
l’Aiguille du Midi
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Même Doumé ne peut pas s’empêcher de jeter un
dernier regard sur l’Aiguille !
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Nous partons… tout le monde suit !
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Nous venons de dévaler une grande descente, en
pleine poudreuse, j’ai fait ma 1er trace et la 1er de la
journée à cet endroit…une sensation de glisse, plonger, refaire surface,
replonger… dans du coton. Cela est surprenant et je suis très étonnée, la neige
vient m’éclabousser les joues et c’est bien agréable. Je comprends tout d’un
coup ceux qui aime la poudreuse. Doumé me fait regarder notre trace, elle est
belle et bien régulière, personne n’imaginerait qu’un tandemski est passé par
là… Allez ! C’est au tour d’Annie et de Casey, ensemble, et voilà deux
traces parallèles : Mère et fille. Toute l’équipe va suivre, Francky va
terminer et goûter aussi à la poudreuse avec gourmandise ! Serge nous a
filmé, on va pouvoir se régaler à revoir notre petit exploit. Nous méritons
bien une petite pause.
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En fait, malgré les nuages de ce matin, ils nous suivent au
loin, il fait une magnifique journée et même chaud. Doumé prend soin de moi et
m’enlève mon bonnet. Je ne sais pas si c’est le coup de la poudreuse ou des
sensations mais il fait chaud d’un coup pour moi !
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C’est peut-être le paysage à
couper le souffle qui fait des sensations comme ça. Il a neigé la veille et
tout est d’un blanc immaculé.
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Et si nous allions voir de près une crevasse ? Doumé nous
approche délicatement d’un gouffre, Serge est toujours près à intervenir, Annie
écoute avec moi l’histoire des crevasses et de ses dangers…
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La Vallée est immense, malgré les récits, les images, les films,
je ne pouvais imaginer à quel point, il me faudrait que des superlatifs pour
raconter ce que je suis en train de découvrir.
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Ah ! Ils ont l’œil fin, les voici en train
de me montrer des grimpeurs-skieurs remontant un couloir, nous les observons un
moment, ils sont fous ! Pas vraiment en fait ! C’est cela la Haute-Montagne !
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Francky a trouvé un
Guide rien que pour lui le veinard !
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La descente se poursuit tout simplement :
Magnifique ! Annie dans mes traces, je me souviens Doumé toujours pévenant
avec elle : « reste bien à côté de nous ».
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La nature est grandiose et c’est peu de le
dire ! Aaah ! Elles sont belles nos traces !
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Nous arrivons à un endroit qui domine au loin
le début de La Mer de Glace, juste au croisement des « deux vallées »
et sur le flanc enneigé de la montagne, en face sur le droite nous apercevons
une sorte de cœur inversé : c’est « Le jardin de Talèfre ». Il
paraît qu’à la belle saison c’est un jardin de flore alpine situé au milieu du
glacier, parsemé de fleurs multicoles, c’est Sergio (Serge Bladey, un ami) qui
me l’a dis ! Il avait le doux rêve de m’y emmener bivouaquer porté sur son
dos et avec l’aide de Francky, juste pour me faire voir cet endroit fleurit de
douceur au milieu de ces rocs abrupts. Mais ce n’était qu’un doux rêve. Maintenant,
j’ai vu le jardin de Talèfre et j’ai remarqué que nous l’apercevons dès le bas
de l’arête juste en face, vu que nous sommes plus haut à ce moment là du
parcours.
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Des dents de glace se dressent vers nous, c’est peut-être ça les
séracs ?
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Franco décide de passer du côté
gauche avec Francky, Casey et François, et oui je disais bien que Francky avait
un guide privé.
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Monsieur Francky a
pris de l’avance, nous allons finir par le perdre ! Hé revienssssss !
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Et moi, je suis Doumé, j’aurai
du mal à faire autrement…
Ca y est, c’est l’aventure avec un grand « A «, nous partons à droite explorer
les séracs. Ce n’est pas vraiment ce que l’on recommanderait normalement, c’est
pour cela que nous faisons deux équipes et une part de l’autre côté, vers le versant
moins risqué. Les conditions de la neige le permettent et nous tentons la
visite juste sous la chute de séracs.
Serge passe en premier et nous crie de loin si nous pouvons passer, s’il faut
prendre plus sur la droite, sur la gauche, éviter tel endroit à risque… Nous
nous enfilons dans de petits couloirs entre des gros blocs de glaces, de
petites allées étroites pleines de virages, Doumé se fie à la voix de Serge,
car nous ne le voyons pas, il part en avant examiner pour nous les passages…
Annie est juste derrière nous, elle a pour consigne de respecter justement les
consignes. C’est elle qui a décidé de venir avec nous et nous faisons une sacrée
équipe d'explorateurs ! Si nous passons (vu notre poids, le tandemski et
deux personnes), Annie passera sans danger.
C’est un peu comme si nous étions dans le cœur d’un bijou… Tout à l’air pur,
d’un bleu turquoise à faire pâlir toutes les couleurs de la palette. Ces allées
entre les séracs sont d’une beauté effrayante et je crois bien n’avoir jamais
vu des bleus aussi beaux. C’est une gamme de bleu qui scintille tout autour de
nous.
Ici les photos sont proscrites, tel un passage secret éphémère, nous avons pu
entrer dans ce royaume bleuté et la montagne nous a laissé repartir sur la pointe
des skis enrichis et conscients du privilège de cet instant magique.
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Franco nous regarde de loin. La cascade de
sérac se dresse devant nous. Il ne faudrait pas qu’un petit morceau (quelques
tonnes) ai envie de se casser. Juste au-dessus de nous une cassure s’est
produite il y a peu de temps, nous regardons cette falaise de séracs écroulés
pour nous livrer une profusion de critaux bleutés échoués là bien au creux de
cette montagne si dure et si fragile. J’ai dans les yeux ces brillants
scintillants dans leur écrin enneigé. A jamais, ces images dans ma tête
deviennent à moi précieuses pour toujours. Parvenir à peindre un tel effet de
bleu relève pour moi aujourd’hui de l’impossible, mais peut-être qu’avec le
temps, j’arriverai à dessiner un semblant d’esquisse de ce lieu si étonnant. Nous
n’allons pas rester là c’est plus prudent ! Mais c’est inoubliable !
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Mais c’est que ça creuse toutes ces émotions et
voici une « Salle à manger », c’est vrai en plus, cet endroit
s’appele comme ça car en générale tout le monde y pique-nique, donc n'allons pas
faire compliqué vu que la salle est ouverte sur un magnifique paysage avec fond
d’écran la cascade de séracs, en plus il n’y a pratiquement personne, donc
voilà ! Nous nous installons, après tous ces efforts un petit miamiam est
bienvenu.
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Qu’es-ce que tu en penses Miss Annie ? Ils
sont pas jolis ces gros glaçons ? On dirait de la meringue à cette heure
çi !
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Nous avons même une vue panoramique, Doumé n’en
revient pas, nous nous installons où ? y’a trop de place je crois ?
Ou c’est trop beau peut-être ?
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En plus nous sommes sous bonne garde, regardez
de plus près, nous sommes protègé :
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Le rocher à la Vierge, je ne connais pas
l’histoire mais peut-être quelqu’un me la racontera ?
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Annie a enlevé son casque, c’est bon nous mangeons
là ! C’est toujours elle qui décide et elle a bien raison.
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Casey
m’explique qu’en plantant ses deux skis et en calant les bâtons au milieu voici
un siège bien confortable pour pique-niquer au sec. Eh oui ! Pas
montagnarde pour rien !
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Mais qu’est-ce qu’il a mis dans son sac à dos
Francky ? Je pense que je vais me régaler car là, je commence à avoir les dents qui poussent
moi !
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Bon ça va, on ne rigole pas ! Doumé m’a
mis des oreilles de canard, je le savais que j’étais le vilain petit canard…
mais ils me vont bien non ? ses gants jaunes ? non en fait, c'est un
Cerf ? J’aime mieux !
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Nous sommes tous un peu ébahi par ce que nous
venons de vivre et ce qui nous entoure, mais nous revenons vite aux choses
terre à terre, les sandwichs sont bienvenus.
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Annie
a une autre technique : La veste au sol et un joli sourire.
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François,
tu aurais cru un jour faire la Vallée Blanche avec moi ?
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C’est un pique-nique dont nous nous souviendrons à jamais, mais
si nous allions voir ce qui se passe un peu plus loin… Continuons la balade, il
ne faudrait pas rater le dernier train du Montenvers.
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A l’époque de mon Papa il y avait aussi de drôle de Pique-nique
dans la Vallée Blanche.
Mon Papa : Silvio Obert est au centre en bleu, entouré de ses camarades de
labeur et de son Chef d’Equipe Monsieur
Bergomi.
Ce n’était pas seulement une Equipe mais plutôt une sorte de Famille.
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A tout bientôt pour la suite de l'aventure...
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