BIEN ETE COMME EN HIVER

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 "Aller en soi-même et ne rencontrer durant des heures personne" Rainer Maria Rilke.

 

     Amis du Club de Minéralogie de Chamonix, j'aimerais vous faire part, en toute simplicité, de ce qui me tient finalement le plus à coeur.

     Le trésor, n'est pas là où je le croyais. Pourtant, mettre à jour une jolie plaque de cristal encore drapée de son lumineux limon, la tenir dans mes mains, avec les milles précautions que vous connaissez, la contempler, la caresser même, a de quoi me ravir. Heureux avec mon sac bien lourd, je redescend à Chamonix. Là, des gens soucieux me parlent d'argent, de convoitises diverses. A ce moment, je comprend la chance que nous avons, nous les montagnards. Nous sommes riches!

     Riches d'énergie! Pour nous réchauffer l'hiver, le ski, école de réflexes, de grâce et de mesure, est un parfait entraînement. Ajuster au millimètre près nos cellules pour tracer la droite ou la courbe idéale et, avec quel enthousiasme! Ainsi, été comme hiver, nous faisons tourner notre énergie comme un feu continu. Le cristallier est soumis à rude épreuve; il y puise toute sa fierté. Le sac toujours lourd, la longue marche, l'escalade enfin font bouillonner son sang comme un torrent. Après quelques bonnes suées, il sent son corps comme purifié et, tout brûlant de l'effort accomplit, il est maintenant prêt pour une communion sans fin avec la nature. Que de paix, que de joie silencieuse j'ai pu trouver en parcourant ces terres vaines! Mon coeur bat trop fort comme une prière au créateur.

     Je suis vraiment ému quand je replie la corde avec ces gestes lents et enfin le sourire et la poignée de main partagée avec mon compagnons, quelle récompense!

 

Serge Bladet - Mars 1998

 
 

 

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Dans le livre passionnant "Le Mont Cervin" de l'alpiniste italien Guido Rey, ce texte d'un Anglais qui n'est pas resté sur son île. Ce texte sonne comme un oracle:

 

 

 

           
           

          "J'éprouvais des joies trop grandes pour les pouvoir décrire     et, des douleurs telles que je n'ai point osé en parler.Avec cette  intelligence dans l'esprit je dis:
          Gravissez les montagnes, mais souvenez vous que le courage et la vigueur ne sont rien sans la prudence.
          Souvenez vous que la négligence d'un seul instant
peut détruire le bonheur de toute une vie.
          Ne faites rien avec précipitation, donnez
de l'attention à chacun de vos pas. Et, dès le
commencement, songez à ce que pourrait
être la fin".

Monsieur Whymper

 

 

 

 

 

 

 

 

       

 

 

 

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